Tellement utiles, mais tellement chères !
Yvette Boyer présidente de l’association "Choisir sa vie", fait part de ses attentes concernant l’accès aux nouvelles technologies qui lui permettent au quotidien de ne pas être tributaire des autres : Des prix plus abordables et surtout des délais moins longs pour l’accord des financements !!
H - Pouvez-vous vous présenter ?
Yvette Boyer - Je suis madame Yvette Boyer, je suis présidente de l’association "Choisir sa vie" et je siège aussi à la MDPH, la Maison Départementale Des Personnes Handicapées. J’aide aussi les personnes, pour faire leurs dossiers pour la MDPH.
Mélissa - Je suis Mélissa, secrétaire de "Choisir sa vie".
Catherine - Je suis également secrétaire de "Choisir sa vie".
Yvette Boyer - Catherine est une personne, qui nous accompagne et qui nous aide dans certains dossiers et les démarches administratives.
H. - Pouvez-vous nous dire ce qu’est l’association "Choisir sa vie" ?
Yvette Boyer - L’association "Choisir sa vie" c’est une association qui a été créée par des personnes handicapées pour des personnes handicapées, pour faire remonter tous nos problèmes financiers et d’assistance, et faire en sorte qu’on puisse avoir plus de poids au niveau du Conseil Général, de la Région, du Département, de la Mairie et de l’Etat.
H. - Concernant la compensation de votre handicap, avez-vous accès aux nouvelles technologies ?
Yvette Boyer - J’essaie d’y avoir accès. Au niveau de l’appartement, la porte qui s’ouvre avec une télécommande. Normalement, il devrait en être de même pour la lumière et les volets, mais pour l’instant ça ne marche pas. Tout cela, c’est pour me permettre d’être le plus autonome possible, et de n’avoir recours à aucune aide pour allumer la lumière, et remonter les stores ou les redescendre. J’ai aussi une télécommande vocalisée pour allumer la télé.
H. - Est-ce que vous avez une assistance spécifique sur votre ordinateur ?
Yvette Boyer - J’ai un logiciel pour éviter d’utiliser un joystick avec mon poignet ou mes doigts.
Mélissa - Effectivement, là on a fait l’acquisition d’un logiciel Dragon Naturally Speaking.
H. - Quelle est l’innovation technologique qui vous a le plus marquée, ces dernières années ?
Yvette Boyer - L’ordinateur, les portes qui s’ouvrent automatiquement, et le tramway aussi, qui est complètement accessible. Tout ce qui peut nous être accessible, c’est un plus pour nous, parce qu’on se sent moins handicapé et tributaire des gens.
H. - Pour quels types de handicaps, les avancées ont été les plus significatives, selon vous ?
Yvette Boyer - Pour les sourds notamment avec le télétexte ; pour les aveugles au niveau du cinéma et des feux de signalisation.
Catherine - Egalement les bandes sonores, les livres enregistrés.
Mélissa - Sur les trottoirs des sortes de clous (bandes podo-tactiles) alerte la personne déficiente visuelle de la proximité du quai. Ce n’est pas technologique, mais c’est une avancée assez considérable.
Catherine - J’ai remarqué certains feux rouges qui sont aménagés pour les non voyants.
Mélissa - Mais c’est plus avancé dans d’autres pays. A Madrid par exemple, c’est un son d’oiseau qui retentit.
Yvette Boyer - C’est le cas en Angleterre, en Allemagne et dans certains pays de l’est. Malheureusement, la France est un peu en retard au niveau technologique, pour les personnes handicapées.
H. - Quel est le coà »t de ces innovations, pour les personnes handicapées ?
Yvette Boyer - C’est très cher. Il faut demander une subvention à la MDPH, au Conseil Général, la Sécurité Sociale, et parfois la mutuelle pour acheter un fauteuil ou tout ce qui est technologique. Même un joystick, ça coà »te 150 Euros ou 100 Euros. En fait, ça dépend la manière dont on actionne les touches. Ces innovations sont souvent trop chères et l’utilité qu’on en a, est grande.
H. - Quels sont les délais ?
Yvette Boyer - Il faut compter au moins six mois, si ce n’est pas un an entre le dépôt du dossier et la réponse à la requête. Au niveau des demandes, on ne peut pas commander sans avoir les accords des organismes qui paient.
H. - Avez-vous des anecdotes à raconter ?
Yvette Boyer - J’ai payé moi-même les feux sur mon fauteuil, et pourtant une personne handicapée est une personne qui vie comme tout le monde et qui sort le soir. Si elle n’a pas les feux, elle ne peut pas sortir, parce que les voitures risquent de la renverser, comme elle n’est pas vraiment perceptible. Comme vous le voyez, j’ai des petites roues increvables. Si des roues crèvent, on a droit à un ou deux remboursement dans l’année. Je trouve stupide que l’on rembourse une crevaison et que l’achat de petites roues qui ne se crèvent pas ne soient pas remboursé intégralement. On a plein d’anecdotes à raconter, comme le métro qui est soi-disant accessible.
Mélissa - Effectivement, les quais sont accessibles, mais pas les rames, c’est lamentable.
Yvette Boyer - Si les politiques prenaient davantage en compte tout ce qui pourrait nous être accessible, les personnes handicapées qu’elles soient aveugles, sourdes, malentendantes ou handicapées physiques, auraient moins de problèmes.
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