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111 Bonnes Raisons...

Marseillais de cœur, Gilles Armand nous concocte quelque 111 portraits filmés de personnes en situation de handicap, qui sont autant de portraits de quartiers marseillais.
Ce projet ambitieux mais généreux nous interpelle sur notre quotidien et sur celui de chacun, banal, courageux, difficile, tout en nous faisant partager les richesses d’une ville multiculturelle.

111 Bonnes Raisons...

Handimarseille : Bonjour, pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?

Gilles Armand : Je m’appelle Gilles Armand, j’habite à Marseille, je travaille dans une société qui s’appelle Capgemini, société informatique au sein de laquelle je suis chargé de mission handicap pour la région Méditerranée.
C’est grâce à cette mission handicap qu’en 2009 j’ai pu initier le projet 111 Bonnes Raisons... dans le cadre de Marseille Provence 2013. Je suis Président de l’association Tranche de Vie créée à cette occasion.

H : À partir de quels constats avez-vous eu l’idée de réaliser ce projet ?

G.A : Dès que Marseille a été élue Capitale européenne de la culture, ayant personnellement une certaine culture de la ville de Marseille, de ses 2600 ans d’Histoire, de ses quartiers, du peuple marseillais, je me suis dit que ce serait sympa de la partager avec tout un chacun.
Ces 111 quartiers tout le monde en entend parler plus ou moins, mais pas grand monde ne les connaît, moi le premier, pourtant j’y baigne depuis plusieurs années.
C’est assez passionnant de voir comment une ville a pu rassembler tous ces villages, tous ces quartiers, et devenir ce qu’elle est aujourd’hui, tout en gardant un peu cet esprit de clocher.
Je me suis dit aussi, Marseille, grosse métropole, et comme partout, il y a des gens qui y habitent qui sont des personnes en situation de handicap.

La réflexion a abouti ainsi : trouver une personne en situation de handicap dans chaque quartier et faire son portrait. Présenter son quartier, son histoire, sa géographie, ses structures...
Tout ça pour faire des petits clins d’œil et pour apporter de la connaissance mais aussi et surtout traiter de la culture du partage, la culture de l’acceptation, de la différence...
Il y a beaucoup de méconnaissance sur certains handicaps, voir sur tous les handicaps, encore aujourd’hui.

L’intitulé du projet était facile : « 111 Bonnes Raisons... », les points de suspension étant très importants parce qu’on peut y rattacher tout ce qu’on veut : partager, aimer, parler, connaître, etc...

Je pensais aussi que c’était un excellent moyen de faire connaître Marseille, la ville, les Marseillaises et les Marseillais. Je suis convaincu qu’avec ces petits portraits quartiers/personnes on peut donner une autre image de notre ville, qui est souvent un petit peu biaisée.

H : Pourquoi avoir choisi ce format ?

G.A : J’aurais pu faire du texte, effectivement, de la parole... c’est autre chose. La vidéo, mis à part pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes, bien évidemment, c’est beaucoup plus vivant. Marseille est une ville qui doit se voir, qui doit se vivre, là-dessus le format vidéo s’est imposé naturellement.
Ensuite, mis à part le portrait que j’ai réalisé aujourd’hui qui ne fait pas loin de 13 minutes, ce sera plus court, de 5 à 6 minutes, pour que les gens ne s’endorment pas devant les portraits, parce que 111, ça fait beaucoup.

H : Les portraits seront traduits en LSF ?

G.A : Oui, à ce jour on a fait traduire l’introduction en LSF, la personne qui a traduit n’est plus avec l’association pour l’instant. Les vidéos seront sous-titrées pour les personnes mal-entendantes, et interprétées, pour les personnes qui signent.
Une accessibilité que je souhaite maximale, pour que l’information passe et que tout le monde puisse en profiter.
Audio-commenté on y pense aussi, ça viendra, je sais que ce n’est pas évident mais c’est prévu.

H : Combien de portraits avez-vous déjà tourné ?

G.A : Un portrait, un seul, grâce à la mission handicap de Capgemini qui m’a aidé à mettre tout ça en place. C’était juste un départ, une initialisation.
Là, j’ai des portraits en attente, des gens il y en a, mais aujourd’hui je suis bloqué par le budget.

Pour les appels de fonds, j’ai fait le maximum. Dès que Marseille Provence 2013, 18 mois après le dépôt de dossier, m’a répondu officiellement que je n’étais pas retenu, je me suis dirigé vers Marseille 2013 OFF pour qu’on m’apporte une meilleure visibilité sur ce projet. Grâce à eux, j’ai pu faire quelques expositions, au Conseil Général et d’autres soirées où j’ai pu exposer mon projet. Mais là aussi pas de retour. J’ai monté des dossiers pour les fondations, des retours négatifs.
Quelque chose leur fait peur. Peut-être la grosseur de la chose, l’importance, les 111 fois quelque chose peut être... Mais le projet est comme ça, on verra bien jusqu’où ça ira, mais ça ira jusqu’aux 111, je ne l’ai pas limité à l’année européenne de la culture, c’est un projet qui peut aboutir d’ici 5, 6 ans, 7 ans... Aujourd’hui voilà, c’est juste un problème bassement financier.

H : Avez-vous eu beaucoup de réponses pour les appels à portraits, et comment avez-vous organisé le choix et la sélection ?

G.A : Je n’ai pas lancé d’appels officiels, ça a marché beaucoup par réseaux, par le bouche-à-oreille, par connaissances. Des gens m’ont dit telles ou telles personnes sortent un peu du lot, il faut que tu ailles les voir. Les personnes qui m’ont transmis leurs noms ont fait un petit peu le lien au début en disant on risque de venir te voir, tu es pour ou contre, moi je ne force surtout pas. C’est très délicat de parler de son handicap, l’exposer à la vue de tout le monde. Il faut y aller tranquillement. J’expose le projet, et puis les gens adhèrent ou n’adhèrent pas. À ce jour, je n’ai pas eu de refus. Même les enfants, et leurs parents sont d’accord pour cette aventure.

H : Comment sera diffusé le projet ? Est-ce qu’il y aura des projections ?

G.A : Il est et sera diffusé sur internet. Internet aujourd’hui, en théorie, est un fabuleux outil de transmission de connaissances, de tout ce qu’on veut, c’est la corne d’abondance. Les gens s’ils n’ont pas internet peuvent y accéder via d’autres moyens.
Il y aura probablement des projections, mais rien n’est encore défini.
J’ai participé à un festival, le Handica Apicil à Lyon, le portrait d’Abdellah/St Victor a été diffusé. Ça a permis de mettre en avant le projet.

H : Que sont les « portraits à l’arrache » ?

G.A : J’ai tourné le portrait de Camille, je me suis dit ce serait sympa quand il reste de la pellicule de finir de tourner.
Car il y a aussi de belles personnes qui travaillent autour du handicap, que ce soit leur métier ou non, bénévoles ou professionnels, des gens qui s’investissent, qui ont des journées parfois très longues, mais qui gardent le sourire et qui ont toujours le petit éclat dans les yeux, et ça c’est précieux. Je pense que c’est très important de le montrer aussi.
C’est moins cadencé que les 111 mais ça pourra se faire comme ça, au gré des rencontres. C’est bien d’en sortir un ou deux comme ça, de temps en temps, et de montrer ce qui se passe tout autour.
Pour le cas de Camille j’ai pu aller dans sa classe à son IME pour montrer le travail qu’elle réalisait, mais c’est vraiment de l’interview, ça peut se faire sur un banc ou sur une chaise pour que les gens puissent écouter et savoir ce qui se passe.

H : Comment s’est passé la sélection pour le Off ?

G.A : Je pense que le projet a été pris car le handicap n’est pas assez représenté. Je sais que pour la grande clameur il y a eu une clameur en LSF, c’est bien. J’ai mon avis là-dessus, chacun a le sien. Je pense que le handicap, surtout à Marseille mérite un peu plus de visibilité, qu’il fasse un petit peu plus de bruit et qu’il y ait un petit peu plus de retour. Sur Marseille Provence 2013, je n’ai rien vu, ou presque.

H : Vous travaillez sur les problèmes quotidiens des personnes handicapées, quel regard avez-vous sur l’information et l’accessibilité sur Marseille capitale européenne de la culture ?

G.A : Aucun. Je n’ai pas entendu de publicité là-dessus, pas d’information, pas de retour.

Par contre je suis en train de développer un autre projet, qui est actif. C’est toujours sur Marseille Capitale européenne de la culture, sur lequel on m’aide bien. Vous serez bientôt au courant ! Vous verrez, c’est très bien et là y aura de quoi alerter les gens. Ce sera de l’accès à la culture, ce sera gratuit... Surprise...

H : Affaire à suivre... Avez-vous quelque chose à rajouter sur votre projet ?

G.A : Une fois de plus c’est dommage, c’est la Capitale européenne de la culture, beaucoup de paires d’yeux sont tournées vers nous, on nous écoute, on nous regarde, les gens regardent Marseille. C’était pour moi l’occasion de faire un peu d’étincelles sur un sujet qui me semble prioritaire et de montrer qu’on avançait.

Alors, merci de m’avoir donné un petit espace de parole et d’avoir donné à 111 Bonnes Raisons... de la visibilité.

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