A vos marques !
Start People, l’intérim à suivre pour le recrutement des travailleurs handicapés !
Présentation par sa chargée de développement de la cellule handicap du réseau d’agences d’emploi Start People. Le recours croissant au travail intérimaire amène le secteur à prendre de plus en plus en considération le handicap et donc, à mieux le gérer. Partenariat avec l’AGEFIPH, valorisation des compétences et formations alternées sont aussi au menu chez Start People où la promotion des candidatures des Travailleurs Handicapés envers les entreprises est engagée.
Handimarseille - Pourriez-vous vous présenter, votre nom, le poste que vous occupez dans l’entreprise ?
Mathilde de Montalier - Je suis Chargée de mission handicap Start People France, je suis chargée de développer la cellule handicap de Start People. Deux objectifs : aider les intérimaires et les candidats, qui disposent d"™une reconnaissance de travailleurs handicapés, à intégrer les entreprises et accompagner les entreprises dans leur obligation d"™emploi.
H. - Est-ce que vous pouvez nous présenter globalement votre entreprise ?
MdM. - Start People est un réseau de 155 agences d’emplois en France, filiale du groupe USG People, spécialiste en ressources humaines. Start People propose des emplois dans tous les secteurs d"™activités, nous sommes une agence d"™emploi généraliste.
H. - A quand remonte la création de Start People Handi et qu’est-ce qui a motivé sa mise en place ?
MdM. - Nous avons créé la cellule handicap en février 2007. Nous avons signé une convention nationale de partenariat avec l"™AGEFIPH. La cellule handicap est composée d"™un chargé de mission handicap national et de quatre référents handicap régionaux : les directeurs régionaux. Leur rôle est d"™accompagner les agences et les entreprises clientes sur les questions liées au handicap.
H. - En quoi consiste ce partenariat avec l’AGEFIPH et à quoi vous engage t-il ?
MdM. - Nous sommes engagés sur les volets de l"™emploi, de la formation et de la sensibilisation. Nous nous engageons à former nos intérimaires travailleurs handicapés via l"™alternance (contrats de professionnalisation intérimaire, CIPI, CDPI). Nous proposons des actions de sensibilisation sous forme de petits-déjeuners, de rencontres entreprises (présentation de la législation, de notre méthodologie de travail, la notion de handicap"¦). Nous organisons également des journées de recrutement Start People Handi en agence. L"™objectif de ces journées est de recevoir en entretien des candidats travailleurs handicapés et ensuite proposer leurs candidatures aux entreprises. C"™est un moyen de sensibiliser l"™entreprise.
H. - Vous travaillez avec quel public handicapé ? Il y a t-il des handicaps avec lesquels vous ne pouvez pas assurer un reclassement professionnel ?
MdM. - Non, il n"™y en a pas. Les personnes s"™orientent vers les agences de travail temporaire sont principalement des personnes avec des situations de handicap léger ou modéré. Nous recevons peu de personnes en fauteuil, mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas les positionner. Les candidats se disent peut-être : « dans le cadre de l"™intérim, on ne me proposerait que des missions courtes avec aucune d"™adaptation du poste », ce qui est faux parce qu"™aujourd"™hui les entreprises proposent des missions de plus en plus longues, on propose également des CDI et des CDD et il y a toujours des solutions d"™adaptations possibles en fonction du handicap.
H. - Vous proposez quel genre d’emploi et dans quels secteurs professionnels ?
MdM. - Nous sommes une agence d"™emploi généraliste. Nous sommes susceptibles de répondre à des besoins de recrutement sur divers profils. Nos secteurs d"™activité phares sont l"™industrie, la logistique/transport, le bâtiment et le tertiaire.
H. - Vous avez parlé de BTP ?
MdM. - Oui, parce qu"™en fait le handicap ne signifie pas forcément une déficience physique. Ce n"™est pas forcément une fragilité motrice, ça peut être aussi une maladie, un problème auditif avec des degrés divers. De nombreuses situations de handicap sont adaptées au travail de terrain, de chantiers.
H. - Sur Start People même, j’imagine que vous accueillez des personnes handicapées ?
MdM. - Oui, nous accueillons tous les candidats. Cette semaine, nous participons à l"™opération AGEFIPH un jour, un métier en action. Une cinquantaine d"™agences Start People recevra des demandeurs d"™emploi travailleurs handicapés pour découvrir notre métier, nos postes de travail consultant, recrutement, assistant d"™agence, responsable d"™agence...
H. - C’est du handicap léger la plupart du temps ?
MdM. - A cette occasion, nos agences vont recevoir aussi des personnes en fauteuil, tout type de handicap, à quelques exceptions près, tous nos métiers sont accessibles !
H. - Comment se passe généralement l’intégration des personnes handicapées en entreprise ?
MdM. - Nous mettons en place une démarche d"™intégration en fonction des particularités de chaque entreprise et des attentes du salarié.
H. - Quels sont les avantages pour vous à employer une personne handicapée, en terme également d’image pour votre entreprise ?
MdM. - Le recrutement de collaborateurs handicapés est d"™abord la réponse à un besoin de l"™entreprise en termes de compétences. C’est également un moyen de satisfaire à une obligation légale.
Au cours de sa vie active, un français sur deux sera confronté à une situation de handicap. Favoriser l"™accès à l"™emploi des personnes handicapées est une des responsabilités sociétales de l"™entreprise et constitue la base de son développement durable. Cette démarche a également pour objectif de lutter contre la discrimination en vue de favoriser l"™égalité des chances.
H. - Pouvez-vous nous dire un petit mot sur le réseau d’entreprises, j’ai vu sur le site que vous travaillez avec un réseau d’entreprises en particulier, est-ce un réseau ouvert ? On imagine qu’il est en constante évolution ?
MdM. - Nous travaillons avec des entreprises qui ont des besoins de recrutements. Nous proposons activement les candidatures des personnes handicapées à nos clients.
H. - Puisqu’on parle des entreprises, parmi tous les freins à l’embauche des personnes handicapées, on parle souvent du bas niveau de qualification des personnes handicapées. A votre avis quels sont les principaux freins, quelles sont les difficultés que vous font ressentir les entreprises pour l’embauche des personnes handicapées ?
MdM. - Le manque d"™information, les préjugés. C"™est pour cela que la sensibilisation de proximité est essentielle. Cette sensibilisation doit être accessible à toutes les fonctions de l"™entreprise, et pas seulement les fonctions RH. L"™intégration de la personne handicapée en sera facilitée. Les freins au recrutement de personnes handicapées récurrentes sont le manque de qualifications par rapport aux exigences des entreprises. L"™idée serait de former pour faire correspondre les profils aux besoins actuels, c"™est une de nos actions.
H. - Vous m’avez parlé de formation par le biais de contrats en alternances ?
MdM. - Oui, je pense que c"™est l"™enjeu actuel, faire correspondre les candidatures à des besoins, des compétences particulières demandées par les entreprises.
H. - Pour finir, il est de notoriété publique qu’il y a pas mal d’entreprises qui préfèrent s’acquitter de ce qu’elles appellent la taxe, plutôt que d’embaucher une personne handicapée. A votre avis, pourquoi certaines entreprises ne jouent pas le jeu ?
MdM. - De plus en plus d"™entreprises choisissent le recrutement. Elles y voient un intérêt, un investissement à long terme. L"™Agefiph, Cap emploi, sensibilisent sur ce sujet.
H. - Il y a eu une augmentation de la contribution...
MdM. - Oui, si l"™établissement n"™a entrepris aucune action en faveur de l"™emploi des personnes handicapées depuis la date d"™application de la loi, l"™établissement sera soumis à une contribution plus sévère : 1500 fois le smic horaire par bénéficiaire manquant, peu importe l"™effectif de l"™entreprise.
H. - Juste pour conclure, pour faire progresser l’embauche des personnes handicapées dans un contexte de crise, qu’est-ce qu’il y aurait comme autre alternative, autres solutions, à part durcir la loi ? Sur quoi on peut s’appuyer à l’avenir pour avancer ?
MdM. - Comme je vous le disais : la sensibilisation. Se mettre à la place des uns et des autres, changer les mentalités, faire évoluer la perception faussée que l"™on a du handicap"¦
H. - Le grand espoir en conclusion, c’est le changement de mentalité de la société. Vous pensez que ça prendra du temps ?
MdM. - Les mentalités évoluent lentement, oui, mais les actions pour intégrer les personnes handicapées avancent, du fait de la loi. Cependant, il y a encore du travail sur les attitudes et les comportements...
H. - Je vous remercie.
Propos recueillis par Ugo Chavarro
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