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Voyage d’un petit prince

Il y a des voyages paisibles : bronzage, baignades, repos... et des voyages actifs, voire extrêmes.
Quels que soient nos voyages, quelles que soient leurs destinations, les voyages font rêver. Ils nous font nous ressourcer, ils nous font voir le quotidien d’un regard différent. Très souvent, ils nous permettent de découvrir une nouvelle facette de nous même, même si nous sommes confrontés à des situations inhabituelles.
Charly Valenza, Vice Président de l’association Choisir sa Vie, nous fait partager ses émotions, inattendues, émouvantes révélées par son voyage lointain dans le Sahara.

Voyage d'un petit prince

H - Est-ce que vous vous rappelez votre plus beau voyage ?

Charly Valenza - Mon plus beau voyage s’est fait en mars-avril 1984. En fait, à l’époque j’étais résident d’un établissement à Pont de l’Étoile à Aubagne à la Gautière et le directeur de ce service avait organisé à travers une association qui l’avait montée en parallèle, ça s’appelait "Pourquoi pas nous", il avait décidé d’organiser une opération humanitaire qui s’appelait "Pluie de riz sur le Sahel". À cette époque là , en 84, il y avait une énorme sécheresse au Mali et au Niger et comme notre ami, Paul (le prénom du directeur) était un passionné de l’Afrique, il adorait les déserts et les populations. Un jour, il a dit : "ce serait bien qu"™avec mon association on organise une opération humanitaire. On va amener du riz, de la farine, des médicaments". Et au départ il voulait amener avec lui douze personnes handicapées et des accompagnateurs valides, des gens, des amis de son réseau qu"™il connaissait. Donc il avait contacté FR3 de l’époque à Marseille. Ils nous avaient aidés au niveau de la communication pendant tout un week-end à récolter du riz. En fait les Marseillais et les gens de la région venaient devant FR3 avec les enfants et ils amenaient des sacs de riz qu’ils avaient cherché dans les supermarchés. Donc, toute une soirée ils avaient fait une mobilisation médiatisée. Ensuite un week-end on s’était mis avec des caddies devant les supermarchés, des grands supermarchés de la région qui avait à l’époque et puis on avait récolté en espace d’une semaine à peu près plus de 10 tonnes de riz et environ 2 tonnes de farine et quelques centaines de kilo de médicaments. Alors, on a mis tout ça dans des cartons qu’on a réussi à trouver. Quelques semaines avant notre départ, Paul va au centre de vaccination de Marseille et on lui dit qu’il y a une zone endémique de fièvre jaune au Mali et au Niger et que toutes les personnes étant atteintes d’infirmité motrice cérébrale ne pouvaient pas partir en Afrique puisque le vaccin contre la fièvre jaune n’est pas compatible avec la pathologie IMC. Donc, du coup sur les douze personnes handicapées qui devaient faire partie du voyage il n’y en avait plus que deux. Toutes les autres ont dà » annuler, c’était un coup dur pour ces personnes handicapées qui s’étaient préparés. Moi, je me suis retrouvé un des derniers avec une dame. Elle s’est désistée parce qu’elle a eu peur et on a trouvé vraiment à l"™arrache à quelques jours du départ une jeune femme qui avait la polio et qui avait accepté de faire le voyage avec nous. Nous étions deux handicapés et il y avait à peu près une dizaine d’accompagnateurs qui sont venu avec nous.
Et voilà , on est parti avec des camions, avec des 4x4. On est parti de Marseille, on est allé jusqu’à Alger sur le bateau.

H - Vous n’aviez pas peur de partir ?

CH.V. - Peur"¦ Si, si j’avais très peur parce que comme j’ai la maladie des os de verre, mon entourage proche n’était pas très chaud pour que je parte. Ils avaient peur que je me casse quelque chose. Donc, je suis allé voir le médecin qui m’avait suivi toute mon enfance, toute mon adolescence. Quand il m’a reçu dans son cabinet il m’a posé une question : "Est-ce que tu as vraiment envie d’y aller ?" Je lui ai répondu : "Même si j’ai peur de me fracturer quelque chose j’ai très envie d’y aller !" Alors, il m’a demandé si dans l’équipe il y a quelqu’un qui sera capable de faire le plâtre. J’ai répondu que le chef d’accompagnement est infirmier. Le docteur était rassuré : "Alors, ça va. Je vais te donner des bandes de plâtre et tu peux partir si tu veux y aller. Je te donne le feu vert. Tu sais Charly, on a qu’une vie. C’est une occasion que tu n"™auras plus jamais." Je savais qu"™avec l’âge, ma maladie évoluerait et que je pourrais peut-être plus jamais voyager. Comme j’avais confiance en Paul, on m’a fait faire un siège baquet moulé sur mesure qu"™on a adapté sur le camion et je suis parti. On a fait une expédition. Ça a duré trois semaines à peu près parce qu’on avait beaucoup beaucoup beaucoup de galère mécanique d’Alger jusqu’à la frontière d’Adrar avant de faire la fameuse boucle jusqu’à Gao et de Gao on devait aller à Niamey. Alors jusqu’à Adrar on avait beaucoup de problèmes mécaniques des crevaisons, on s"™est ensablé. Il fallait sortir 10 tonnes de riz pour sortir des camions du sable. Pendant 4 heures on les a tirés avec des habitants. C’était une aventure titanesque. On était très fatigué, le groupe était sur les nerfs. Ça ressemblait plus à une expédition à l"™Indiana Jones qu"™à l’opération humanitaire. Il faut pas appeler ça des vacances dans le sens qu"™on était pas à l’hôtel, on dormait à la belle étoile, il y avait des restrictions au niveau alimentaire"¦

H - Aviez-vous l’occasion de rencontrer des habitants ?

CH.V. - Ah ! Oui. On a rencontré des Touaregs, des Nomades. On a été accueilli à Gao magnifiquement bien. Je me rappelle l’accueil de Tamanrasset. Le seul endroit où il y a eu des dissensions à l’époque, c’était à la frontière d’Adrar. Enfin il y a eu deux problèmes. Il y avait l’arrivée au port d’Alger, la douane algérienne nous a fait perdre presque 24 heures parce que soit disant on n’avait pas de papiers en règle pour la traversée. Ils pensaient qu’on voulait faire du trafic, que c’était pas une opération humanitaire. Après beaucoup de négociations on a pu quand même y arriver mais c’était pas simple et déjà ça nous a fait pressentir des futurs événements qui arrivaient en Algérie qu’on a connue à la fin des années 80. Pour moi c’était une expérience plus que"¦ plus qu"™extraordinaire.

H - Justement, qu"™est ce qu’il vous a le plus impressionné pendant ce voyage ?

CH.V. - "¦ Ce qui m’a impressionné le plus"¦ Ha, ha. C’est bizarre, c’est une image qui m’a hanté pendant des années. J’en rêvais très souvent la nuit. Je ne sais pas"¦ c’est une image que j’ai retenue comme ça au moment où on était en train de distribuer le riz dans les campements des Touaregs, des Nomades. J’étais très très fatigué, donc Paul il m’a pris dans les bras et il m’a mis sous un arbre à l’ombre pour me reposer pendant qu’eux ils continuaient à tourner dans les campements. Ça faisait déjà plus que dix jours qu’on était parti sur la route. J’étais très fatigué, sous cet arbre à l’ombre. Une petite fille s’est approchée de moi avec son frère. Elle devait avoir 7-8 ans, son frère avait 10 ans maximum. Elle s’est assise à côté de moi et on se comprenait pas"¦ Elle me regardait avec ses petits yeux malicieux, elle se demandait pourquoi je marchais pas. On essayait de communiquer avec des mains et tout"¦ Elle était assise parterre à côté de moi et puis elle a commencé à ramasser des crottes des chameaux sèches et elle a commencé, pour entrer en communication avec moi, elle voulait jouer aux osselets et moi, dans mon esprit, je pensais que c’était un jeu occidental, dans les déserts ils ne le connaissaient pas. Je n’arrivais à comprendre comment elle avait appris ce jeu là , qu’on jouait quand j’étais gamin mais avec des vrais osselets et puis après les collègues sont revenus et on lui a gonflé des ballons, on lui a donné un à elle et un à son frère. Et à un moment donné, il y a toujours du vent dans les déserts et le ballon s’est envolé. Elle s’est mise à courir derrière ce ballon mais en hurlant comme si on lui avait, je ne sais pas, arraché les bras. Elle était en larmes, comme si c’était quelque chose d’incroyable qu’elle perdait. C’était un simple ballon"¦ et ce moment là ça m’a tellement touché que quand je suis parti, je pleurais dans le camion. J’ai dis à un moment à Paul : "On peut pas l’emmener avec nous ? Ils sont pas bien ici. J’ai eu peur qu’elle tombe malade, il y a tellement de personnes malades dans les déserts." Ça me faisais chier, quoi. Et une amie qui avait observé toute la scène m’a dit : "On dirait le petit prince qui essayait d’apprivoiser cette fille. C’est ta petite princesse dans les déserts, elle continue sa vie, toi, tu fais la tienne." Je maronnais de ne pas pouvoir l’emmener avec moi, quoi. D’un autre côté, je me suis dis, de quel droit j’aurais pu de l’arracher à sa vie comme ça. Si ça se trouve elle aurait été malheureuse ici.

H - C’est une rencontre de deux mondes très différents mais très proches en même temps.

CH.V. - Cette pitié pour l’âge qu’elle avait"¦ Je la trouvais dans son regard"¦ Elle avait pas un regard d’enfant. Elle avait un regard d’adulte, elle était"¦ elle avait une maturité qu’on trouve pas ici"¦ de toutes façons, je pense que là bas, vu les difficultés qu’ils ont, je pense qu’ils sont autonomes et qu’ils sont matures très tôt. J’ai vu des mères de familles, elles devaient avoir entre douze et quatorze ans. Je pense que l’espérance de vie dans le Sahara dure pas jusqu’à 90 ans tous les jours. Donc, à mon avis, ça va très vite, ça démarre très tôt. Il y a une force de la nature. Ça m’a beaucoup beaucoup touché. Ce voyage était pour moi aussi une leçon de vie parce que les personnes quand tu les amènes sur un terrain"¦ une aventure comme ça humaine, il y a tout qui ressort. Ici on vit dans le confort mais si on se retrouve en Sibérie, à côté des igloos nous aurons été complètement différents, notre comportement, tout change.

H - Justement, est-ce que ce voyage a changé quelque chose dans votre regard sur la vie ?

CH.V. - Tout ! Tout a changé. Je sais que quand je suis rentré"¦ Moi, pendant ces trois semaines, c’était une introspection. J’ai revu défiler toute ma vie parce qu"™il y a eu des moments vraiment périlleux. Je cache pas, maintenant on peut dire avec plus de 20 ans de recul, il y a eu des moments on s’est mis presque en danger de mort. Il y a eu des accidents mécaniques pas d’accidents humains mais qui auraient pu provoquer des choses très graves. Un accident mécanique en plein Sahara peut prendre des proportions terribles. C’est un peu comme des marins quand ils partent avec leurs bateaux traverser les océans. Traverser les déserts et les océans il y a un peu de similitudes et des accidents anodins peuvent être très graves et du coup tout ça cumulait toutes les situations de vie"¦ Même moi, avec mon handicap, j’ai commencé à avoir mal dans les cervicales. Quand on est arrivé à Niamey avec pratiquement neuf jours de retard, mon billet d’avion était plus valable. Il a fallu qu’on passe par Europe Assistance à l’époque. Je suis allé à l’hôpital de Niamey pour faire valider mon recours de demande pour rentrer en France par Europe Assistance. Quand le médecin m’a vu arriver dans son cabinet avec mon fauteuil il m’a demandé : "Vous venez d’où là  ?" avec un air totalement ahuri. "Qu’est-ce que vous venez faire dans cet endroit perdu ? Comment êtes-vous venus à Niamey, en avion ?" demanda-t-il. "Non, non, nous sommes venus en camions de Marseille. Les voitures sont sur le parking." Le médecin a demandé ce qu"™on avait fait. On lui a expliqué ce que c"™était comme voyage. "Vous êtes fous d"™avoir fait un truc pareil. J"™ai jamais vu une personne handicapée venir de France faire un truc aussi dingue ! Les gens avec votre maladie chez nous peuvent pas vivre. Vous vous rendez pas compte de la folie. Même si c"™est un exploit que vous avez fait c"™est totalement dingue !!! "
Humainement, ben, je parle même pas des émerveillements que j"™ai vécus au niveau des paysages, le désert est un endroit totalement mystique. Quand je suis revenu, je pouvais plus être pareil, j"™étais totalement métamorphosé. Mon regard sur la vie"¦ j"™avais beaucoup plus de recul, j"™avais"¦ comment expliquer ça"¦ mon handicap c"™était plus le centre de mon intérêt et j"™ai pris conscience que malgré mon handicap, je ne laisserais rien passer des bons moments que la vie pouvait m"™accorder. Dès qu"™on me tendrait la perche sur une expérience de la vie je la prendrais. Et j"™ai pris à chaque fois, j"™ai continué dans la musique, j"™étais un dilettante sans arrêt parce que je pouvais pas m"™arrêter à faire une seule chose. Ma curiosité était multipliée par dix. J"™étais un boulimique et puis"¦ le désert a déclenché ce que j"™avais quand même au fond de moi mais il l’a mis"¦ à l"™évidence. Tout ce que je faisais, je faisais avec la passion"¦ ce qu"™il a déclenché, ce voyage c"™est, quand on était arrivé à Gao ça faisait 15 jours qu"™on avait pas bu un verre d"™eau fraîche, un verre d"™eau fraîche, c"™est rien, et puis on arrive dans un hôtel et déjà ils nous amènent un verre d"™eau fraîche"¦. Je ne sais pas quand j"™ai bu de l"™eau fraîche comme ça. J"™avais l"™impression de boire un truc tellement merveilleux. On redécouvre des choses simples ou des choses qu"™on a banalisées. Et à ce moment là , je me suis dit que la vie est comme un verre d"™eau fraîche. Dans la vie il faut s"™émerveiller. Il y a autre chose que ce voyage m"™a appris. Si on a une passion il faut pas la garder pour soi. Alors, dans chaque chose où je suis intervenu où j"™ai eu des responsabilités je les fais avec passion et à chaque fois j"™essaie de la transmettre. Ce voyage a changé ma perception de la vie.

H - Merci d’avoir partagé ce voyage lointain avec nous.


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