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Egalité des droits et des chances à l’université.

Entre rêve et réalité... Où en est la réforme ?

Faisons le point sur la rentrée universitaire des personnes handicapées en 2010... Concrètement, quelles sont les mises en application de la réforme ? Comment s’organisent l’accueil, la prise en charge et l’accompagnement des étudiants, l’aménagement des examens ? Voici quelques réflexions sur les améliorations restant encore à accomplir et le rôle que jouent les Maisons Départementales des Personnes Handicapées dans le déroulement de ce parcours.

C’est aussi la rentrée pour 11000 étudiants handicapés [1] cet automne, dans les universités et les grandes écoles. Dans quelles conditions ?
Penchons-nous sur les évolutions majeures censées conduire à l’amélioration de la prise en compte du handicap en milieu universitaire, et ainsi faciliter l’intégration des étudiants handicapés dans les établissements.

La loi du 11 février 2005 pour l"™égalité des droits et des chances [2] marque un grand tournant dans ce domaine : en effet, en matière d’aides, les étudiants handicapés étaient auparavant tributaires de situations locales et de financement aléatoires, ce qui n’allait bien évidemment pas dans le sens d’une égalité territoriale de traitement. Nous sommes donc théoriquement passés à une égalité quel que soit le lieu du territoire, mettant fin à d’éventuelles et préjudiciables disparités.
Or, nous savons tous que pour qu’une loi d’une telle importance s’applique concrètement sur le terrain, il faut du temps, parfois des années, et ce avec d’inévitables périodes de transition en matière d’amélioration et d’aménagement des différentes structures qu’elle impose aux établissements d’enseignement supérieur, afin d’offrir des conditions d’études équivalentes quel que soit le handicap.

Cette même loi crée un lieu unique destiné à faciliter les démarches des personnes handicapées : la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Elle offre, dans chaque département, un accès unifié aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées, sa mission étant d’informer, d’accompagner et, en relation avec l"™équipe pluridisciplinaire qui évalue les besoins, de proposer un plan personnalisé de compensation du handicap.
Elle assure également l"™organisation de la Commission des Droits et de l"™Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) et le suivi de la mise en œuvre de ses décisions, ainsi que la gestion du fonds départemental de compensation du handicap. Elle reçoit en outre toutes les demandes de droits ou prestations qui relèvent de la compétence de la Commission des Droits et de l"™Autonomie, gère les actions de coordination avec les dispositifs sanitaires et médico-sociaux, ainsi que les différents suivis.

Dans chaque université se situe un service d"™accueil des étudiants handicapés, dont la principale mission est de fournir le maximum d"™informations et d"™aide pour permettre de suivre le parcours universitaire dans les meilleures conditions. On trouve ainsi des informations sur l"™accessibilité des locaux, de l"™aide aux démarches administratives ou pour l"™installation matérielle en relation avec la vie quotidienne, les équipements pédagogiques adaptés mis à disposition (photocopies agrandies, documents transcrits en braille"¦), les démarches à effectuer pour obtenir des aides humaines (preneur de notes, interprète en langue des signes, codeur en langage parlé complété"¦), les mesures spécifiques d"™aménagement des examens, les coordonnées des associations d"™étudiants handicapés.
Certains services d"™accueil éditent une brochure reprenant toutes ces informations. De même, nombreuses sont les grandes écoles qui s"™ouvrent aux jeunes en situation de handicap et ont désigné un "œréférent handicap" .

Comment cela est-il appliqué sur le terrain et vécu par les étudiants eux-mêmes ? C’est d’abord du point de vue architectural, si justement appréhendé par les nouveaux arrivants, que l’on peut aborder ces questions. Il est évident que plus les édifices sont récents et en accord avec les règles actuelles d’accessibilité imposées, plus l’intégration des personnes handicapées au sein des établissements est facilitée. Même s’il peut subsister encore quelques problèmes avec certains équipements récemment mis en fonction (ascenseurs neufs en panne...), c’est avec les structures plus anciennes, encore nombreuses et même majoritaires, qu’on rencontre le plus de difficultés : accès général et disposition des bâtiments, pièces peu ou pas accessibles aux personnes à mobilité réduite, amphithéâtres seulement partiellement accessibles aux fauteuils roulants, toilettes insuffisamment aménagées...« Je rencontre des problèmes avec les ascenseurs, qui tombent souvent en panne. », explique Fadia, dans un article de Studyrama. « Au niveau des issues de secours : si on se retrouve au 5ème étage, on ne peut pas redescendre car les ascenseurs sont interdits en cas d"™incendie. Pour les amphis, s"™il n"™y a pas le relais handicap pour mettre une table, on n"™a pas de quoi écrire. Avec les escaliers, on n"™a pas accès à tout l"™amphi : on est soit haut perché, soit carrément devant le prof. Concernant les toilettes, des aménagements ont été faits mais cela n"™a pas été pensé jusqu"™au bout (au niveau de la rotation des fauteuils). La loi est appliquée de façon anarchique. Sur le campus on avait accès aux amphis par le parking, et on devait faire le tour du campus pour pouvoir sortir de la fac ou y rentrer. »

Cela peut compliquer l’intégration et parfois déstabiliser l’arrivée des étudiants de première année, tout juste sortis du lycée, habitués qu’ils étaient à leur auxiliaire de vie scolaire et à une situation bien rodée ; l’effort d’adaptation nécessaire, parfois important, pouvant s’étendre sur tout un semestre. Ils doivent alors évoluer dans un système dual d’accompagnement : d’un côté, l’aide aux études (prises de notes par une personne auxiliaire, photocopies, numérisation, tutorat...) et de l’autre, l’aide à tout ce qui concerne la vie quotidienne, ce qui marque une rupture nette avec leur prise en charge précédente en milieu lycéen. « Ça a été difficile pour moi la première année quand je ne connaissais personne, j"™étais dans un lycée de campagne, encadrée par une auxiliaire de vie et je suis arrivée à la faculté seule"¦ c"™était le grand écart », dit encore Fadia.
C’est dans ce contexte que peuvent évoluer les acteurs du monde du handicap en milieu universitaire.

Du point de vue des structures universitaires en charge de l’accueil des étudiants handicapés, celles-ci doivent nécessairement composer avec les réalités diverses du terrain et faire en sorte que le parcours des étudiants s’effectue dans les meilleures conditions possibles Comment ? En jouant leur rôle de relais entre l’étudiant et les enseignants (dont les référents), en prenant, si besoin est, contact avec le CROUS, les assistantes sociales ou le personnel médical selon le problème, et en réglant, le cas échéant, les dysfonctionnements d’ordre matériel avec la cellule logistique.
En ce qui concerne les aides humaines et matérielles, les premières peuvent être de 2 types : les personnes du service et les étudiants "œvalides" . Certains étudiants ont ainsi des unités d"™enseignement optionnelles appelées "études et handicap", et effectuent un certain nombre d’heures d"™accompagnement. Cela peut se faire sur un ou deux semestres.
Une étude récente révèle que parmi les étudiants handicapés, 7% bénéficient d"™un interprète en langues des signes, 21% d"™un preneur de notes, 35% de matériel informatique adapté, 31% d"™un soutien pédagogique, 20% de transcriptions en braille et 28% d"™une aide à la recherche documentaire.
Concernant la numérisation des ouvrages , des progrès semblent encore à accomplir : « La difficulté, c"™est l"™accès aux bouquins, car le numérique y est encore peu développé », explique Jérôme, étudiant en 1ère année de psychologie. « Il n"™y a pas de bouquins récents en ligne. Une personne du relais handicap me les numérise à l"™imprimerie. »

En matière d’aménagement des examens et des concours, le médecin universitaire en lien et habilité par la MDPH détermine les besoins de chaque étudiant suivant son cas : concrètement, temps majoré d’un tiers pour les épreuves, salles d"™examen accessibles avec plans inclinés, ascenseurs aux normes des fauteuils roulants, toilettes aménagées, utilisation de matériel approprié (machine braille, ordinateur...), conservation pendant cinq années des notes ou des unités obtenues aux examens, ou d"™étaler sur plusieurs sessions les épreuves d"™un examen. Les aménagements sont bien entendu adaptés en fonction du handicap de l"™étudiant et de la nature de l"™épreuve : agrandissement pour les malvoyants, transcription en braille pour les étudiants handicapés visuels... Sur le terrain, les témoignages expriment une certaine satisfaction, même si quelques remarques peuvent encore subsister : « Pour l"™organisation, cela dépend des structures. Elle est plus efficace quand l"™établissement a déjà été confronté à la gestion de personnes handicapées. », explique Anne-Lise, étudiante en 1ère année de thèse de philosophie et de sciences cognitives. « Quand c"™est tout nouveau, on essuie les plâtres. Une fois, cela s"™est mal passé, le prof devait arriver avant pour me faire passer l"™examen mais il n"™a pas bien compris. » Pour d’autres, l"™expérience est plus positive : « J"™ai passé mon examen seul, au relais handicap, avec mon ordinateur portable à reconnaissance vocale. J"™ai tout dicté à l"™ordinateur. J"™étais seul, pour la concentration, c"™est plutôt bien » dit encore Jérôme.

C’est par le constat d’une France où plus de 3/4 des lignes de bus seraient inaccessibles aux handicapés que nous abordons le sujet sensible des transports. Pour pallier les difficultés de ce type, des aides ont été mises en place afin d’assurer le déplacement des personnes handicapées dans des conditions satisfaisantes. À ceux dont la gravité de leur handicap ne permet pas l’utilisation des transport en commun, les frais de transport individuel sont pris en charge pour se rendre à leur établissement, et du domicile habituel à la ville universitaire si l’étudiant doit déménager pour effectuer ses études.
Au chapitre des transports en commun locaux, saluons l’amélioration de certaines lignes régulières des communes d"™Aix-en-Provence et de Marseille, qui disposent maintenant de véhicules pouvant accueillir un passager se déplaçant en fauteuil roulant : bus à plancher bas, avec système d"™abaissement du véhicule à l"™arrêt, rampe d"™accès escamotable et emplacement réservé et sécurisé à l"™intérieur du bus. En interurbain, un service d"™autocars accessibles pour personnes à mobilité réduite effectue des navettes reliant Aix-Marseille et Aubagne-Marseille toutes les heures [3].

Au chapitre de l’hébergement, certaines cités et résidences universitaires disposent de logements adaptés pour accueillir des étudiants en situation de handicap. Sur le plan local, voici une liste des cités et résidences universitaires concernées avec les renseignements nécessaires qui pourraient être utiles.
http://www.crous-aix-marseille.com.fr/logements_handicap.htm

C’est donc aujourd’hui que l’avenir et la place des personnes handicapées dans le monde universitaire de demain se construisent. Les premiers bilans de la réforme majeure de 2005 commencent à apparaître, de même que ceux des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH). Certaines inquiétudes se font jour de la part du monde associatif et de certains experts, qui soulignent des disparités de traitement pouvant varier de façon importante d’un département à l’autre. Dans le contexte actuel de restrictions budgétaires, espérons que les disparités ne réapparaissent pas, et que l’esprit de la réforme et ses effets puissent s’inscrire dans la durée afin que la chance d’étudier et d’apprendre quel que soit le lieu, soit donnée à tous.

Post-scriptum

INFORMATIONS UTILES (Bouches-du-Rhône) :

Bureau de la Vie Étudiante – Cellule Handicap
Magali MULLER
Jardin du Pharo, 58 bd Charles Livon
13284 Marseille cedex 7

Tél : 04 91 39 65 52
magali.muller@univmed.fr

Faculté des Sciences du Sport

La faculté se sent très concernée par la question du handicap. Elle a créé une formation spécifique pour se former aux « métiers des activités physiques et sportives pour personnes àbesoins spécifiques  ».
Elle organise aussi, depuis 4 ans, les journées handisport. Des équipes mêlant personnes “valides†et handicapées se rencontrent en tournois àtravers des sports variés.

Marseille :
163, av. de Luminy Case 910
13288 Marseille cedex 9

Tél : 04 91 17 04 12
www.staps.univ-mrs.fr

CROUS

Pour toutes vos questions sur la vie étudiante : Logement – Restauration – Bourses – Vie sociale - Culture

Direction de la Vie Étudiante
Cité U Les Gazelles
31 avenue Jules Ferry
13090 Aix-en-Provence

www.crous-aix-marseille.fr

Référents handicap :
Marseille : odile.michel@crous-aix-marseille.fr
Aix-en-Provence : sabine.delon@crous-aix-marseille.fr

La Maison Départementale des Personnes Handicapées

Dans chaque département, un lieu unique d’accueil, d’information et d’orientation pour toutes les personnes handicapées. Les MDPH sont destinées àfaciliter les démarches pour l’accès aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées.

Pour connaître toutes les MDPH :
www.travail-solidarite.gouv.fr

MDPH 13 (Bouches-du-Rhône) : Espace Colbert
8 rue Sainte Barbe
13001 MARSEILLE

Tél. 04 86 13 65 13
Site Internet : http://www.handicap13.fr

Notes

[1Approximation du nombre d’étudiants handicapés inscrits en France, compte tenu du fait que certains d’entre eux ne se déclarent pas comme tels à leur inscription dans l’enseignement supérieur, en particulier certains dyslexiques.

[2Avec la loi du 11 février 2005 pour l"™égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, notre société a initié un changement important dans son approche du handicap et des personnes en situation de handicap, en modifiant considérablement la loi de 1975. Pour les universités, la loi crée de nouvelles responsabilités portant sur l"™accueil des étudiants et des personnels handicapés, et inaugure la diffusion d"™une nouvelle "œculture du handicap" . Les établissements ont en effet la charge de mettre en œuvre la totalité des aménagements nécessaires aux étudiants handicapés pour leurs études, et cela, quels que soient le handicap et le degré de dépendance de l"™étudiant. Ces actions nouvelles pour les établissements se développent en collaboration avec les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH).

[3Transports en commun accessibles en fauteuil roulant :

Transport urbain

Aix en Provence

Aix en Bus
Tél : 04 42 26 37 28
[www.aixenbus.com]

Lignes accessibles : 1, 3, 4, 4B, 9, 14, 15, 16, 17 et 19.

Marseille

RTM
Tél : 04 91 91 92 10
[www.rtm.fr]

Autobus :
Lignes accessibles : 19, 83 et 42.

Tramway : entièrement accessible.

Transport interurbain
Navettes reliant Aix-Marseille et Aubagne-Marseille toutes les heures.
Numéro Vert : 0 800 508 901


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